La locution "Nouvelle Lune" est ambigüe, car elle peut signifier
a) Conjonction de la Lune avec le Soleil,
b) Observation possible du croissant.
L'événement a) peut être calculé à la seconde près. Or la plupart des calendriers se fondent sur l'apparition b) du fin croissant après la conjonction. On peut mentionner l'exception du calendrier chinois qui se recalait de manière que les éclipses de Soleil tombent au début du mois, donc à la Nouvelle Lune au sens a).
La question est: Combien de temps entre a) et b)?
Prenons le cas de la Nouvelle Lune de janvier 2000. La conjonction a eu lieu le 6 à 17h14 en TU.
Pour un observateur situé à une latitude de 70 deg Nord, c'était la nuit polaire et la Lune (proche du Soleil en direction) est restée sous l'horizon jusqu'au 9 janvier.
Pour des latitudes plus proches de l'équateur, l'angle formé par l'horizon et la trajectoire apparente de la Lune (ou du Soleil) joue un rôle important. C'est la raison pour laquelle les crépuscules équatoriaux sont courts et, qu'aux latitudes moyennes, ils sont plus courts aux équinoxes.
Enfin la qualité du site: altitude, transparence de l'atmosphère et absence de source lumineuse parasite et la météo jouent un rôle important.
Avec un bon site, une bonne météo et une latitude sans problème avec la nuit polaire, on peut admettre que le nouveau croissant est observable à l'oeil nu entre 20 et 40 heures après la conjonction. Cette observation est possible beaucoup plus tôt avec un instrument, mais très dangereuse pour la vue.
Le décalage horaire joue aussi un rôle. En Afrique avec des conditions favorables ce croissant était observable indubitablement le soir du 7 janvier. En Europe et au Moyen-Orient c'était plus difficile et, au Japon ou en Sibérie orientale carrément impossible avant le 8 janvier.
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Cette réponse a été préparée par Bernard.Nicolet@obs.unige.ch