Il est impossible que le décalage spectral vers le rouge des quasars soit dû à la gravitation, et même Halton Arp -- dont les convictions sur les quasars ne sont partagées que par une toute petite poignée d'astronomes -- est très certainement d'accord avec ceci. L'explication est toutefois un petit peu technique.
La raison est que l'on observe des raies atomiques interdites très
étroites qui possèdent un décalage spectral important. Pour un
spécialiste, la phrase précédente suffit! Chaque atome est caractérisé
par une série de raies, c'est-à-dire qu'il émet de la lumière à des
longueurs d'onde très précises, et l'observation de ces raies
dans un objet astrophysique permet d'y déceler avec certitude la
présence d'un certain type d'atome. Or certaines raies sont prédites par les
calculs, mais ne sont jamais observées en laboratoire. On les appelle
alors < Le problème réside dans la première partie de votre question:
Pratiquement aucun spécialiste des quasars ne croit au fait qu'il existe des objets liés gravitationnellement qui ont des décalages spectraux aussi
différents que ce que Halton Arp prétend. Les travaux d'Arp reposent sur des
alignements de quasars ou des distortions de galaxie en direction de quasars; mais il existe tellement d'objets dans le ciel que des coïncidences peuvent tout
à fait expliquer ces curiosités.
La raison principale pour rejeter les objections d'Arp est que dès que
l'on pointe le télescope spatial Hubble sur un quasar, on voit apparaître une
galaxie autour, le quasar occupant exactement le centre de celle-ci, et
le décalage spectral de la galaxie est toujours exactement le même que
celui du quasar. Cela renforce le modèle standard des quasars, qui dit que ce
sont des trous noirs de masses gigantesques au centre des galaxies en train
d'avaler la matière qui les entoure!
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