La sphère des fixes dans les modèles de l'Antiquité : est-ce que tous les astronomes pensaient que les étoiles étaient à la même distance et comment expliquaient-ils l'intensité lumineuse différente des étoiles. Il semble par ailleurs que la sphère des fixes était placée juste après l'orbite de Saturne. Pourquoi si près?

Il n'y avait pas d'accord sur les propriétés de l'Univers au delà de Saturne ni sur sa finitude. L'adoption d'un Univers fini, avec toutes les étoiles à la même distance est une conséquence de l'adoption du modèle géocentrique. Selon Archimède, Aristarque pensait que la «sphère des fixes est d'une étendue si vaste que - par comparaison - l'orbite circulaire de la Terre n'est pas plus grande que le point central d'une sphère, comparé à sa surface».

Une sphère des fixes à distance finie était requise par Aristote pour éviter que la vitesse de rotation ne soit infinie dans le cas contraire. L'absence de parallaxe mesurable pour les étoiles, l'invariance des constellations, l'identité de leur période de rotation annuelle, étaient des argumemts en faveur d'une sphère avec des étoiles toutes à même distance. La sphère des fixes devait être beaucoup plus distante que celles des planètes car les étoiles scintillent et non les planètes : "notre regard est assez fort pour parvenir jusqu'aux planètes, mais quand il se tourne vers les étoiles fixes, il tremble, à cause de la distance, parce qu'il doit parcourir un trajet bien trop long " (Aristote, Du Ciel II-8).

La nature de la lumière des étoiles était aussi indéfinie. Que leur éclat résulte du frottement des sphères ou de l'incandescence de rochers ignés, il n'y avait pas de raison pour que leurs éclats soient identiques à distance donnée.

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Cette réponse a été préparée par Michel.Grenon@obs.unige.ch