Les mécanismes ayant présidé à l'apparition de la vie sur notre propre planète sont encore très mal compris. En conséquence de quoi, il semble pour le moins hasardeux de prédire sur quelles autres planètes ou satellites des formes de vie ont pu voir le jour également. On peut toutefois prudemment admettre que des conditions physico-chimiques proches de celles liées à la présence d'êtres vivants sur Terre sont nécessaires à leur existence sur d'autres astres, bien que je pense naïf de croire qu'il s'agit là d'une condition suffisante.
Les images de la surface d'Europe, prises par la sonde Galileo, évoquent une banquise fracturée, comme remodelée par des courants sous-jacents. Si un océan d'eau liquide (et donc relativement chaude) existe à quelques kilomètres de profondeur, les conditions qui y règnent sont peut-être semblables à celles de certains milieux terrestres, certes extrêmes, mais abritant pourtant de la vie bactérienne. L'analogie ne nous mène cependant pas plus loin car, dans le cas de la Terre, ces micro-organismes sont probablement les descendants d'espèces ayant vécu dans d'autres biotopes, absents d'Europe. Quoique cette affirmation soit elle-même sujet à débat.
Dans ce genre de domaine, où la science rencontre les fantasmes et les conceptions métaphysiques dans l'esprit de presque chacun, il est essentiel de garder la tête froide et d'éviter de prendre ses rêves les plus fous pour des réalités. Au moins faut-il être conscient que les connaissances scientifiques, si elles catalysent notre imagination, ne peuvent être invoquées pour en étayer toutes les créations.
Pour plus d'informations, consulter Ciel et Espace Num. 343, "Les nouvelles frontières de la vie" (décembre 1998) et La Recherche Num. 317, "Les frontières du vivant" (février 1999).
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Cette réponse a été préparée par Marc.Freitag@obs.unige.ch